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On y était : le BBK Live Festival à Bilbao

 16/07/2012

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Ce weekend, Bilbao accueillait l’excellent Bilbao BBK Live Festival. Soit trois jours de concerts flamboyants sous le soleil basque, avec Radiohead en invité d’honneur.

L’Espagne n’est pas seulement favorite dans les compétitions de football. Le pays excelle aussi dans l’art des festivals musicaux. Chaque année, des milliers d’Européens traversent les Pyrénées pour rejoindre l’un de ses événements : Festival international de Benicassim, Primavera Sound, Sonar… Il y a six ans, le Bilbao BBK festival venait ajouter son nom à cette liste déjà riche: sur les hauteurs de la ville, à quelques encablures du Guggenheim, niché au milieu de collines verdoyantes comme échappées d’un épisode des Teletubbies, l’événement accueille depuis 2006 les plus beaux représentants sonores. Trois jours, trois scènes, beaucoup de possibilités pour tout le monde- au total plus de 100 000 personnes foulèrent ses pelouses ce weekend.

Elles eurent l’embarras du choix : on vit, au BBK Live Festival, aussi bien des jeunes pousses (les Kooks, diablement efficaces sur scène) que des monstres sacrés (The Cure, en grande forme malgré quelques soucis techniques), de l’electro (Four Tet) que du rock brut et sauvage (Jon Spencer Blues Explosion), des groupes un peu mous du genou (Snow Patrol et leur pop sapée pour la grosse FM) que des véritables héros (Radiohead).

C’est pour la troupe de Thom Yorke que l’on avait mis le cap sur le Pays Basque. Au lendemain de ses concerts dans les arènes de Nîmes, Radiohead venait ainsi dévoiler son nouveau set, quelques semaines après l’accident qui a coûté la vie à un de ses techniciens lors de la préparation d’un concert à Toronto- un épisode noir qui avait par ailleurs vu le groupe annuler une partie de sa tournée.

On parlera donc ici ni de festivités ni de réjouissances, mais de représentation. Celle-ci commence d’ailleurs avec une première demi heure sombre et agitée. Le groupe puise essentiellement dans le répertoire de ses derniers albums, The King of Limbs et In Rainbows : morceaux épileptiques et nerveux (Bloom, Morning Mr Magpie, 15 Step), portés par un Thom Yorke remuant tel un pantin désarticulé.

Pas d’hymne, pas de mélodie, très peu de riffs: Radiohead semble passé, avec les années, du statut de groupe à guitares à celui de boîte à rythmes humaine. Tout au long du set, ce sont ainsi la basse- en forme de rouleau compresseur- et la batterie qui domineront. Voire les batteries : pour cette tournée, la troupe a convié Clive Deamer, le batteur de Portishead, à compléter le travail du déjà très présent Phil Selway.

Sur une heure trente de concert et vingt morceaux, le groupe ne joue aucun titre de The Bends, et assure le minimum syndical pour Ok Computer (Karma Police et Paranoid Android), préférant aller fouiller dans les épisodes les plus expérimentaux de son histoire. C’est à la fois impressionnant- personne, dans le paysage musical contemporain, n’assure aujourd’hui aussi bien la relève de Can- et un tantinet frustrant tant on sait Radiohead capable de rédiger aussi de vraies grandes chansons, accessibles et formidables à la fois.

Comme il en a l’habitude, Thom Yorke fait précéder son formidable Everything in its Right Place d’une désarmante reprise, seul au piano, de l’introduction d’After The Goldrush de Neil Young. Il éblouit aussi sur Pyramid Song et Nude, où la rythmique et les expérimentations s’effacent pour mieux laisser place aux mélodies et à l’écriture, grandiose. Ce sont ces chapitres-là, sublimes et intelligibles à la fois, qu’on retiendra de la prestation. Et dont on espère qu’ils abreuveront le prochain album du groupe.

Crédit photos : Musicsnapper & Tom Hagen

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Amatrice du groupe, surtout en concert. Travaille sur ce site depuis 10 ans.

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