On a Friday (1986-1991)
On A Friday est le premier nom de la formation devenue ensuite Radiohead. Le groupe se forme à l’Abingdon School, une école privée d’Oxford en 1985. Deux étudiants du même âge et donc de la même promo, Thomas Yorke et Colin Greenwood se connaissent déjà, ils avaient participé ensemble auparavant à un groupe de punk : TNT.
Thom aime bien Colin « parce qu’il avait l’air cool », et « parce qu’il était dans ma promotion et que nous étions toujours dans les mêmes soirées » Les deux garçons appréciaient également la même musique : Joy Division, les Smiths… Ils veulent donc passer à autre chose de plus sérieux. Thom quitte le premier le groupe TNT, excédé par l’ego démesuré des autres membres, et il conviera un peu plus tard Colin à le rejoindre dans un nouveau groupe où il avait déjà ajouté Ed O’brien, un grand gars d’un an de plus dont le look “très Morissey lui avait bien plu” (de plus Ed et Colin se connaissent, ils ont fait du théâtre ensemble) , et un batteur de deux ans plus âgé, pas vraiment cool, mais qui avait une batterie, Phil Selway :
Phil confirme que Thom l’a un peu rudoyé sur le tempo au départ:
La formation prend le nom d’ “On a Friday’, “Le vendredi”, à savoir la date de répétition du groupe dans le studio de musique de l’école.
Colin a un petit frère, Jonny, qui est une sorte de génie de la musique. Il touche un peu à tout, mais il n’a que 13 ans en 1985. Et comme tous les petits frères, Jonny suit partout Colin, qui garde ainsi un oeil sur lui. Très vite, le jeune Jonny a envie lui aussi de monter sur scène… D’autant plus que de son côté, il officie aussi dans un groupe “The Illiterate Hands“, avec le petit frère de Thom…
“It was a way ofkeeping an eye on him,” says Colin. “He was only 13, it was a difficult age.”
En 1986 une première cassette démo est enregistrée par On A Friday. (En savoir plus sur cette démo)
On A Friday est alors composé des 4 futurs membres de Radiohead (puisque Jonny n’a pas encore ses entrées), et de Raz Peterson au saxophone.
source de la photo : http://radiolock.tumblr.com/tagged/on-a-friday
Pour le plus grand plaisir des fans, cette première démo de 10 titres est ressorti sur le net en 2011 grâce à l’épouse d’un ancien ami à qui les jeunes membres d’On A Friday l’avait laissée et qui a distillé sur youtube quelques chansons sous le pseudo klootme avec cette explication :
Une deuxième K7 demo est enregistrée en juin 1987 à l’Union Street Studios d’Oxford ou avec le matériel de Nigel Powell, qui s’était déjà occupé de la première démo de The Illiterate Hands, le groupe de Jonny, et il semblerait que Thom en soit un peu jaloux.
Le groupe de 4 joue pour la première fois à la Jericho Tavern. Jonny est dans le coin, avec son harmonica, et dans le public, on trouve surtout la famille, les amis…
C’est ce jour là que Jonny est autorisé à monter sur scène :
Peu après, Jonny s’achète un clavier, il ne quittera plus le groupe.
On A Friday prend un nouveau souffle en passant de 5 à 8 avec l’ajout de Jonny au clavier et de deux saxophonistes, les soeurs Charlotte et Liz Cotton, en plus de Raz Peterson :
Thom n’a pas encore un grand sens de l’écriture.
She was right. When I first started I wasn’t really interested in writing lyrics. Which is strange in a way because if I didn’t like the words on a record, if it wasn’t saying anything, I would never bother with it again. But at 16 your own songs are half-formed and you don’t really expect anyone to hear them, so you don’t care what the words are. A big step for me was starting to work with Jonny and the others. And that would be a month after my friend said what she said.
A priori, cette photo, fournie par Nigel Powell, date de cette époque.
De 1987 à 1990, les membres du groupe doivent se séparer pour continuer leurs études. Excepté Jonny, ils doivent tous aller à l’Université, et chacun prend une route différente, même s’ils se retrouvent de temps à autre pour quelques concerts. En 1988, une K7 demo est enregistrée au Wormwood Studios par Dave Pegg ( http://www.radiohead.fr/?p=25867)
Un concert en 1988 :
ou là, à une date indéterminée :
Colin va à l’université de Cambridge, il intègre l’équivalent du BDE (Bureau des élèves) et s’occupe donc d’organiser des concerts. Il essaye de booker quelques dates pour On A Friday. Thom est à Exeter où il joue de la guitare dans un nouveau groupe techno Flicker Noise, Phil à Liverpool…
They tried to get gigs whenever they could get together. Colin, now at Cambridge University and Peterhouse college ents officer, managed to wangle shows in Cambridge; they treated slots at the Rock Garden in London as chances to have a day out. In the meantime, college offered new opportunities for musical experimentation – at Exeter, Thom played lead guitar in a techno outfit called Flickernoise, in Liverpool, Phil played drums in a college revue version of Return To The Forbidden Planet. None of these exploits, of course, was even remotely successful.
When Colin, Phil and Ed left, college in the summer of 1990, both the horn section and the encore featuring Elvis Costello’s ‘Pump It Up’ were still an immutable part of On A Friday. By now, the band were not only out-of-step, but off the planet.
Au début de l’été 1990, Thom, Colin, Ed sont rentrés à Oxford pour les vacances. Phil est encore en Ireland. Nigel Powell , qui le remplace provisoirement dans le rôle de batteur, enregistre une nouvelle démo pour le groupe, dite la “Shinding demo”. En effet, la formation tente un nouveau nom : Shinding. D’autres noms tout aussi farfelus sont aussi envisagés :
L’enregistrement commence l’été, et se terminera à la fin de l’été juste quand Phil revient. Il a même le temps de participer à quelques titres. En savoir plus sur la Shinding Demo de 1990 : http://www.radiohead.fr/?p=3500
Pendant ce temps-là, des choses se passent chez deux producteurs d’Oxford : Bryce Edge et Chris Hufford, à la tête des studios Courtyard. Un des assistants de Chris, John Butcher, lui fait écouter la K7 du groupe de ses copains de classe. Chris est conquis, mais a conscience qu’il faudrait une démo “un peu plus sérieuse”.
One afternoon, a young man named John Butcher, a close friend of Chris’s assistant, came into Courtyard with a demo tape. It was the complete works of a band which featured two of Butcher’s classmates, Thom Yorke and Colin Greenwood. “You couldn’t hear any one band on it. Out of all those Oxford bands, there were no performers of great songs. But Thom was incredible. Brilliant songs with the amazing power of the three guitars. I could see it on a world level, even then,— Hufford says now of his first taste of On A Friday.— There were some good tunes but it was all obviously ripped off mercilessly”. He might have ignored it were it not for the 15th track. “It was a weird looped-up dance tiling which was completely mental but had something about it that was very different. I asked if they had anything else. After about six months John brought in another tape with Stop Whispering and What’s That You Say on it. These were great songs. Now they had an identity”.
A l’été 1991, tous les membres d’On A Friday sont de retour définitivement à Oxford, et ont terminé leur étude. Jonny, lui, est censé aller étudier la psychologie à la rentrée. On A Friday peut renaître à temps complet !
Au départ, les répétitions ne sont pas très sérieuses, le groupe écoute des disques des Pixies, de Lou Reed, et puis finalement, Thom se rend compte qu’il y a du potentiel, alors il accélère les choses.
Il est temps pour On A Friday de prendre une place dans la scène musicale d’Oxford, dont voici la description :
Ed s’improvise impresario…
On A Friday accepte toutes les dates possibles. Le premier concert a lieu au Hollybush Inn d’Oxford le 22 juillet 1991. Voici ce qu’en raconte le groupe en 1993 à Melody Maker :
Un article de Q#179 d’août 2001 nous fait un récit bien détaillé des concerts suivants :
On A Friday play their first gig with the current Radiohead line-up at the Jericho Tavern (later the Philanderer & Firkin, now The Jericho)
Mac (Jericho Tavern bond booker): Ed O’Brien came in to the Jericho to see me. At the time he was a waiter at Brown’s, this incredibly trendy, incredibly expensive restaurant with rather attractive waitresses. He told me if I gave his band a show, he could guarantee he would bring plenty of his colleagues. Well, I’d heard their demo, the one with Stop Whispering on it, with a piece of a Silk Cut advert as a cover. It was good stuff. Typical Kingmaker kind of indie rock. Well, back then people thought The Stone Roses were good!
They were true to their word, loads of waitresses turned up, the place was full of grade-A totty. That ensured another booking. Oh, and the band were pretty good too. Really tight. Great songs. It was obvious they were going to get a deal.
Ronan Munro (local journalist): It was like a Robert Palmer video. That was the first time I reviewed them for Curfew [local fonzine]. They had that sound that was of the time, a bit of a Manchester indie-dance aspect to them and quite REM-ish too, and these country influences which are obligatory now, but at the time were quite bizarre. But it was Thom’s voice that really got me, it was quite at odds with the rest of the band. I remember saying they’d be huge. I got one prediction right anyway. My other was Prolapse.
En octobre 1991, le groupe joue à nouveau à la Jericho, toujours devant des amis, mais plus nombreux, mais aussi Chris Hufford qui est invité, puisqu’il a apprécié leur dernière démo :
On A Friday play Oxford Poly, with Freak! and Death By Crimpers.
Ronan Munro: I remember absolutely everything went wrong, the sound was atrocious, the equipment kept fucking up. Thom was on the verge of having a nervous breakdown onstage. But what made it so incredible was that they still came across brilliantly.
This time I took more notice of the rest of the band. Phil had hair then – quite a lot of hair. Jonny had a real schoolboy spod haircut. He was even more sunken-looking then and looked really ill. Everyone always used to refer to them as Oxford’s thinnest band. I remember thinking They could be as big as Ride.
Hufford décide d’invester dans le groupe est les invité aux studios Courtyard pour enregistrer une démo mieux structurée de 5 titres, la Manic Hedgehog, 4ème démo du groupe.
Colin: “He heard about us through a mutual friend and came to see us at the Jericho. Afterwards he was almost shaking. He said we were the best group he’d seen in three years and invited us to record with him at the Courtyard. We see it as an investment.”
And the investment seems to be about to pay off sooner than they expected. The five songs they recorded show a massive leap in depth and professionalism from their last demo, impressive though it was. The new tape should be available from Manic Hedgehog by the time you read this and it’s well worth forking out £3 for. In short it’s a stormer.
Thom comprend qu’il faut passer à autre chose : plus de saxo, Jonny se met à guitare (le “batard” comme dit Thom réussit en quelques semaines à peine à avoir un niveau de dingue !), et il faudrait changer le nom du groupe.
Thom: “The bastard.”
C’est Colin, qui va accélerer les choses encore plus. Après l’été, il a cherché du travail et a été engagé pour tenir la caisse d’un magasin de disque : le “Our Price”. Et alors qu’un jour, Keith Wozencroft, en passe de terminer son contrat avec EMI pour aller travailler chez Parlophone, est de passage, Colin lui tend sa K7 démo en lui conseiller de signer On A Friday.
Keith Wozencroft passe voit un concert du groupe en plein air. Le public n’est composé que des petits amis, mais il aime bien ce qu’il voit et entend. Il prévient donc chez EMI qu’il convient de surveiller ce qui se passe à Oxford…
Une autre personne a la même idée : Jan Brown, un booker. Il aime beaucoup le groupe, leur prévoit donc des dates, et a envoyé au cas où une démo à Charlie Myatt, d’ITB à Londres.
Un concert en décembre a lieu à la Jericho Tavern. Plusieurs représentantes de maisons de disques sont présents, dont Nick Gatfield, le bosse chez EMI. C’est lui qui va faire la plus belle offre.
“Because I was new to the role it never occurred to me that the band might go with anyone else,— recalls Wozencroft, who took on direct responsibility for the band.— Gatfield put a good offer in straight away and it was fine. We didn’t mess around”. On A Friday had a deal. They were on the same label as The Beatles.
Hufford et Edge réussissent même à obtenir le rôle de manager.
Une fois le contrat signé, On A Friday change de nom et devient Radiohead. Le changement de nom est annoncé dans la presse, la preuve avec cette publicité dans Curfew :
source : http://www.bbc.com/news/uk-england-oxfordshire-33176717
Dans un article du Melody Maker du 14 août 1993, on trouve une explication simple pour le changement de nom :
We’re named after a song by Talking Heads. We changed from On A Friday, because everybody hated it – especially us .
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