news

The Observer (fin de l’interview)

Voici la troisième et dernière partie de l’interview donnée par le groupe au complet, début décembre.

Pourquoi Thom a-t-il refusé l’offre de Paul McCartney de collaborer sur son dernier album ?
Thom : Uhm… Parce que je ne sais pas jouer du piano. Pas de cette manière. J’ai dû lui expliquer, j’ai écouté cette chanson (Mr Bellamy), et j’ai vraiment aimé, mais la partie piano impliquait des mouvements non coordonnés entre les deux mains. C’est quelque chose que je ne sais pas faire. Je lui ai dit "je pianote les touches, c’est tout".

Est-ce que Thom pense que ses efforts pour la bataille environnementale sont utiles ? Est-ce que les politiques l’ont écouté lors de sa campagne avec Friends Of Earth ?
Thom : The Big Ask a plutôt été assez efficace… En fait, Gordon Brown a rejoint la cause… Tout du moins c’est ce qu’il dit. Il y a eu aussi un important rapport rédigé cette année. Ca allait être vraiment positif, excitant, et puis ça a changé, ça a fait un flop. Mais peut-être, vous savez, maintenant que Gordon Brown dit qu’il a pris le dossier en mains, ça pourrait changer.

Une autre question directe que j’aimerais poser… En ces temps post-Blair êtes-vous plus ou moins optimiste sur l’issue de la situation en Iraq ?
Thom : Ce que je trouve totalement horrifiant ce sont les histoires des soldats qui en reviennent. Je pense que ce qui me reste en travers de la gorge c’est Blair disant : "Je répondrai de ça devant Dieu". En réalité non. Dans un pays démocratique tu en es redevable devant nous, mec. Et je ne comprends pas pourquoi le gouvernement n’a jamais vraiment admis sa responsabilité pour cette erreur, avec humilité, dans un élan de démocratie alors en vogue, alors que c’était l’action la plus impopulaire d’un gouvernement depuis longtemps.

Quelques commentaires à propos de la webcast Thumbs Down…
Thom : Bon, ce fut un show assez chaotique… et le nom est tout ce qui a émergé d’un brainstorm d’environ cinq minutes. Au quotidien on ne se fait pas écouter les uns aux autres les disques que l’on apprécie. Et le fait que les gens regardent ce n’est que du bonus. Mais aussi, quelque chose d’assez sympa à faire parce que nous avons monté toute cette infrastructure et cette manière de penser, et c’est sympa cette idée de monter soi-même sa télé. On recommencera dans quelques temps… Maintenant c’est bien réalisable, techniquement il n’y a plus de limite de bande passante ou de qualité d’image, ce serait facile de diffuser en direct les images du studio en continu, ce qui est plutôt dingue comme possibilité. Ce serait plutôt bas-niveau, alors il faut faire attention à ne pas faire n’importe quoi non plus.

Obscur, dépressif, distant, laborieux… avec tout cet événement autour de In Rainbows, cet album plein d’âme, la méthode de vente, cette ancienne image de Radiohead est détruite. Donner du pouvoir au consommateur a, en quelque sorte, humanisé le groupe.
Thom : Pour moi un truc important était de nous détacher de tout ce contexte… Si les gens veulent en savoir plus, libre à eux. Ca ne sert à rien de perpétrer des mythes avec lesquels vous n’êtes pas d’accord. Nous évitons juste d’éviter ça, je veux dire… dépressif ? Oh oui, enfin peu importe.

Un sondage effectué sur des sites de fans annonce que la moitié des interrogés ont acheté la discbox, 10% ont refusé de dire le prix donné lors du téléchargement, et sur les 40% restants juste un quart n’a rien payé. Cela donne un prix moyen de £5.65. Si l’on inclue ceux qui n’ont pas payé, on arrive à £4.33.
Phil : Quel prix adorable.
Est-ce que ce n’est quasiment que du bénéfice ?
Thom : En fait, pas vraiment hélas dans ce cas, car ça a couté beaucoup de monter tout ça, les serveurs et tout. Il y avait des risques. Le plus gros risque était que personne ne paie, alors qu’on avait mis en place cette infrastructure, et on aurait tout perdu. Mais ça n’est pas arrivé, alors ça va. Ca a valu le coup ne serait-ce que pour créé un buzz autour de ça, ce que nous avons eu. Et ça a marché bien bien bien mieux que ce que nous pensions.

Une dernière question d’Ana, qui est originaire du Portugal mais vit en Suède, d’ordre général : est-ce toujours amusant ?
Thom : Bonjour Ana. Oui. Parfois. Pour sûr.
Colin : Ca l’est en ce moment.
Ed : Yeah.
Phil : Concernant les cinq dernières semaines, oui, ça l’est encore plus.
Jonny : J’écoutais mon iPod aujourd’hui, il y a toujours quelques-uns des morceaux que j’ai envie d’écouter. Avec tous nos disques d’habitude je suis plutôt du genre à vouloir les balancer par la fenêtre comme un frisbee. Mais je peux toujours écouter Nude et Reckoner et je pense qu’ils sont géniaux.
Thom : Ouais, assurément, assurément toute cette affaire de download a redonné un vrai coup de boost ici. Vraiment. Mais après Noël nous nous ennuierons à nouveau.

Pas de panique, Thom Yorke, comme souvent ces derniers temps, plaisantait.

 

Previous post

il reste quelques places pour Bercy...

Next post

David Byrne et Thom Yorke à propos de la valeur de la musique

Avatar

No Comment

Leave a reply