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review d’OK Computer

Rock&Folk, juillet 1997.

 

Stan Cuesta.

review d’OK Computer

 

 

 
Attendu, ce troisième Radiohead l’était. Agacés que nous étions par "Creep" (définitivement l’une des chansons majeures des années 90), nous attendions. Quoi? difficile à expliquer. Le groupe ne joue pas sur les traditionnelles arcanes du blues, ni du rock’n’roll. Ses racines relèvent d’institutions comme le Floyd ou les Smiths, des gens donc qui fabriquent leur musique à leur façon, suivant des rimes, des rythmes et des façons tellement personnelles que l’auditeur est obligé de faire à ces musiciens une confiance absolue.
 

Dans le cas de OK Computer, trois écoutes suffisent pour en être persuadé, cet album est totalement incontournable. Oui, la première écoute est affolante. Musique chatoyante, douze longs morceaux, truffés de breaks, de giclées de guitares, d’ambiances, de brisures et surtout de trouvailles phénoménales. Très vite, les trois premiers titres deviennent une suite paranoïaque, un véritable roman de Philip K Dick mis en musique par une bande d’allumés. Pressé d’expliquer le premier morceau, "Airbag", Thom Yorke confiait à Barcelone: "Ce titre exprime le sentiment qu’on peut avoir en échappant à un accident de la route. La voiture se fracasse, mais l’Airbag s’ouvre, et le conducteur s’éjecte en poussant des cris de joie, on court dans l’herbe, c’est tout".

 

La voix de Thom yorke exprime des angoisses, des douleurs mais sans jamais tomber dans les roucoulades allégoriques et grandiloquentes d’un Bono ou le misérabilisme d’un Eddie Vedder. Ce chanteur là nous touche car réellement hanté. Ses guitaristes, Jonny et Ed, dont le passe-temps avoué semble de faire voler des cerfs-volants dans les riantes étendues herbeuses qui jouxtent leur bonne cité d’Oxford, réussissent des envols souverains, décollant à la verticale, faisant vrombir leurs instruments et parvenant à cette merveille des merveilles: une jam session imaginaire entre le Lou reed du deuxième Velvet et le Syd Barrett de "lucifer Sam". un morceau seulement échappe à ce remarquable ensemble, c’est le cinquième titre, seule minime erreur d’un parcours grandiose. Mais on reçoit tellement de disques dont le seul bon titre est le cinquième…

 

A leur façon, nonchalante et vaguement désabusée, les Radiohead viennent d’entrer dans l’après "Creep". Ce disque est leur "Aftermath".

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review d’Ok Computer

Rock Sound, juin 1997

 

par Pierre Peronne

review d’OK Computer

 

Après "The Bends", meilleur album des 90’s (jusqu’à présent), on avait proclamé que les cinq public school boys d’Oxford éclipseraient bientôt U2 et REM. Presque pervers, radiohead tournait alors aux States avec Alanis Morissette, comme pour mieux regarder dans les yeux le démon du mouvement alternatif récupéré. Un périple inattendu mais qui semble avoir dicté la ligne de conduite de ce nouvel album littéralement possédé. Pas question de redite ici : Radiohead va de l’avant, avec un son encore plus imprévisible, dérangé, barbelé. Thom Yorke hurle sa frustration, sa désaffection ("Electioneering") et sa paranoïa ("Karma Police"), tandis que Jonny Greenwood torture sa guitare et concocte de véritables symphonies suraiguës ("Airbag"). "Paranoid Android", le single épique, télescope au bas mots trois compositions différentes, et pisse sur le "Bohemian Rhapsody" de Queen en alternant moment élégiaques et passages d’une intensité effarante. Les programmateurs radios feront la grimace? qu’à cela ne tienne! "Let Down" et "No Surprises" les rassureront avec leurs mélodies cycliques, enveloppant l’auditeur pour le faire chavirer dans un véritable tourbillon. Radiohead élargit sa palette, incorporant tout autant le son spatial de Pink Floyd (la quiétude bucolique de ‘The Tourist’) que le purisme acoustique de Nick Drake ("Let Down") ou les effets dub ("Climbing Up The Walls"). l’inclusion de "Lucky", (autrefois sur "War Child", album de charité pour les gamins bosniaques à la Noël 1995) et de "Exit Music (For A Film)" (extrait lui du "Roméo et Juliette" tarantinois de Baz Luhrmann, mais absent de la B.O. au profit de "Talk Host Show" après un bras de fer remporté par le groupe!) pourrait un instant laisser croire à quelque inspiration tarie. A tort. Au fil des écoutes, de nouvelles subtilités se révèlent, nous offrant ainsi une idée plus précise des tourments récurrents de Mister Yorke (illusion du capitalisme, impuissance de l’individu). "Ok Computer" confirme Radiohead comme l’un des trop rares groupes anglais à ne pas sombrer dans la nostalgie, préférant au contraire malmener la technologie. Le futur s’annonce fascinant. ET il commence maintenant…
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review d’ok computer

Magic, mai-juin1997,
par nicolas Plommée
review d’OK Computer
 
Est ce que parce que les radiohead font figure, au regard de la douzaine de sites qui leur sont consacrés, de groupe fétiche au sein de la communauté internaute ou bien s’agit plutôt d’un clin d’oel à un statut de groupe à guitares qui en avait fait les successeurs naturels de l’école noisy-pop? Toujours est-il que ce très attendu troisième album s’intitule O.K. Computer. Rien de froidement mécanique pourtant à l’écoute du nouveau disque d’une formation qui n’en finit plus de surprendre , à l’image de Colin Greenwood, bassiste jusque là fort discret qui en impose d’entrée de jeu sur un saisissant Airbag. Suivent les six minutes épiques et haletantes d’un Paranoid Android aussitôt propulsé au rang de single, avant un Subterranean Homesick Alien symbole de l’apaisement d’un groupe qui n’a plus aucun compte à rendre, surtout pas au plus grands. Dylan donc, Neil Young, bien sûr, pour le très country-rock Karma Police, soit la plus belle réussite des cinq d’Oxford depuis…Lucky, un morceau dévoilé sur la compilation Help il y a déà 18 mois de cela. Ailleurs, (Exit Music, No Surprises), la simplicité gagne droit de cité chez un quintette parvenu au sommet de son art. C’est que loin de se satisfaire de la perspective d’un nouveau virage sous la forme d’un The Bends MK II, radiohead n’en est plus à affirmer sa maturité, puisque c’est désormais de majesté qu’il s’agit. Le vilain petit canards qu’était Thom Yorke s’est transformé en petit prince de la pop. La concurrence n’a plus d’autre recours que de lui prêter allégeance.
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review d’OK COMPUTER

1997, Non identifié

 

review d’OK Computer

 

Au début, on doutait. Avec sa gueule de Caliméro, Thom Yorke avait tout du pleurnichard. Genre chaussette grunge pour fille. Lorsque le single ‘Creep’ a explosé, nous on disait ‘je suis une crêpe, je suis un verre d’eau’. Et puis, à force de lire tes lettres, on est finalement allés les voir sur scène. C’était il y a un an. Une vraie claque. Sûr. Quelque part entre U2 et Nirvana, il y avait de lap lace pour que ce groupe devienne énorme. Aujourd’hui, on est plus que convaincu : troisième cédé du groupe d’Oxford, ‘OK Computer’ va les imposer sur la planète rock. D’accord, c’est triste. Évidemment, c’est romantique. Mais la tempête sous le crâne du Thom Yorke n’a jamais aussi bien soufflé. Teinté de subtiles touches électroniques ("Airbag"), traversé d’orage de guitares ("Karma Police") ou de superbes accalmies (la ballade à pleurer de "No Surprises"), cet album te file la chair de poule. Allez, sans rancune. Et Ok Computer !

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Amatrice du groupe, surtout en concert. Travaille sur ce site depuis 10 ans.

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