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Radiohead et les réseaux sociaux

Tombant à point nommé après le  message (un peu naïf mais c'est un blog, pas un éditorial politique) d'Ed O'Brien sur le DAS commentant l'impact de Twitter et de Facebook sur la marche du monde, le site We are Hunted publie son rapport semestriel sur la popularité de la musique via Internet.

En collaboration avec Digital Native, une entreprise de marketing musical numérique, We are Hunted promeut des musiciens qui utilisent massivement le numérique pour se faire connaître et tient à jour un "online chart" qui prend en compte l'impact des réseaux sociaux et  de la presse spécialisée, à l'exception de toute presse "mainstream". Les conclusions s'appuient sur l'analyse sémantique de 486 631 articles musicaux et plus de 16 millions de tweets relatifs à la musique (pour dire qu'y a du chiffre quoi!).

Or les résultats sont assez étonnants: depuis un an, c'est Muse qui occupe le plus l'espace numérique devant…Radiohead. La plus forte percée depuis 6 mois a été réalisée par Arcade Fire mais aussi par Deerhunter soutenu fortement par les médias numériques spécialisés qui sont capables de lancer un artiste, les Pitchfork, Prefix Mag, NME et autres Spin (les Inrocks peuvent aller se rhabiller!). Mais des groupes tels que les Beatles, Nirvana et Pink Floyd sont encore très présents puisqu'ils figurent dans le Top 20.

En revanche, les artistes les plus médiatisés par ailleurs, tels Lady Gaga (4ème, en recul tout au long de l'année) ou Kanye West, n'arrivent pas du tout en tête malgré les efforts des majors.

Stephen Phillips, co-directeur de We are Hunted, tente des explications: il souligne qu'au moment de sa plus forte présence médiatique, Lady Gaga n'était réellement écoutée que par 7 pour 1000 internautes, alors que Muse et Radiohead sont constamment écoutés, discutés (on en sait quelque chose: le fil de discussion sur le LP8 va bientôt atteindre 300 pages sur atease!) sans forcément avoir une actualité à défendre (encore que Muse a bien fait une tournée en 2010). Ce sont des groupes, poursuit Phillips, qui sont attractifs pour des gens de différentes origines, leur public n'est pas limité par l'âge ou une sociologie particulière. Les membres des réseaux sociaux musicaux sont plus audiophiles que la moyenne de la population: ce sont des gens qui écoutent vraiment la musique et qui ne sont pas spécialement sensibles à la presse mainstream.

Voilà qui devrait renforcer la stratégie actuelle du groupe: le moins d'agitation possible, la hype se propage toute seule…bientôt ils n'auront plus besoin de sortir cet album, les fans le chanteront en ligne…il y a déjà un fil sur atease de commentaires des chansons du LP8 sans qu'il soit sorti!

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valerie

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