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L’interview intégrale d’ACL

Le concert enregistré pour l’émission Austin City Limits était suivi de quelques minutes d’interview de Thom Yorke et d’Ed O’Brien qui étaient un montage d’une interview plus longue que voici :

http://vimeo.com/53626581#

…et c’est très intéressant : Clive, sauveur de TKOL, est présenté comme un membre à part entière du groupe, arrivé à un moment où ils étaient bloqués par l’impossibilité de dupliquer en live l’album lui-même. L’énergie qu’ils ont ressentie lors des deux concerts de New York en septembre 2011 leur a fait de nouveau croire qu’il était possible de jouer l’album live. Mais arrivés en répétition, Thom (qui s’appelle lui-même « Mr. le Tordu ») a annoncé qu’il n’était pas prêt pour partir en tournée et jouer uniquement des vieilleries, qu’il lui fallait des nouveautés : pendant le début des 4 semaines de répétitions, ils ont donc travaillé uniquement des morceaux inédits. Revisiter le passé et d’obscures B-Sides a été aussi un point très positif pour la confiance dans le groupe lui-même et l’estime de soi de Thom.

Ils insistent sur le processus créatif à l’oeuvre pour TKOL qui est celui de leurs jeunes années : essayer ensemble de mettre de la cohérence dans toutes leurs influences diverses, hétéroclites et sans doute plus encore qu’il y a 20 ans en raison de leurs vies personnelles. La constitution d’un album semble les passionner encore : « bien que je résiste beaucoup à l’idée, faire un album est important parce que c’est une manière de contextualiser nos expériences musicales. » dit Thom.

Interrogés sur la place de Nigel, Thom répond qu’il est essentiellement leur miroir (Ed, plus diplomate que jamais, n’oublie pas de dire que c’est un très bon ingénieur du son, « ah oui, c’est pour ça qu’on l’a pris au début » se souvient Thom qui ignore la langue de bois). Mais Thom insiste plutôt sur la place de son ami Stanley Donwood qui donne sur le groupe un avis de l’extérieur, non-musical, et le groupe, c’est aussi cette vie artistique qu’ils partagent à faire de la musique certes, mais aussi à peindre, à dessiner, à imaginer des trucs, à s’amuser. Thom pense que le fait qu’ils aient évolué ensemble depuis si longtemps est une bonne chose pour eux, essentiellement parce qu’ils ne passent pas leur temps à se dire les uns les autres combien ils sont formidables mais parce qu’ils cherchent ensemble à faire du nouveau, y compris Nigel.

C’est Ed qui répond très strictement à la question de la valorisation de leur moyen de diffusion : l’art passe avant le commerce. Mais Thom est plus précis : le mal, ce n’est pas de vendre et d’essayer de bien le faire, mais c’est, arriver à un certain niveau de célébrité, d’entrer en compétition en se comparant avec ceux qui sont au même niveau. A la fin de l’interview, ils racontent leurs expériences des Grammys : au début de leur carrière, ils prenaient trop au sérieux ces manifestations publiques, maintenant ils acceptent d’y aller mais comme des imposteurs dans un jeu bien réglé et du coup, ils s’y amusent beaucoup : « on s’invite dans un truc où on devrait nous jeter mais non, coucou c’est moi, et là je suis venu avec des copains et vous êtes obligés de me supporter pendant 5 minutes »…mais Ed avoue que la première fois, il ne se souvenait même plus où il était tellement il était parti et il n’a rien pu raconter à son retour : « Alors c’était comment ? » – « Euh, j’en sais rien ! »

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16 novembre 2012, Rod Laver Arena, Melbourne

valerie

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