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Le nabab et le musicos

Vous pouvez écouter pendant 7 jours les souvenirs enthousiastes de Colin Greenwood dans l’émission de Steve Lamacq (entre 1h38 et 1h51:

http://www.bbc.co.uk/programmes/b03qkkkg

Parmi les anecdotes amusantes qu’il raconte, il explique qu’ils enregistraient alors tous leurs concerts sur K7 et qu’ils les réécoutaient pour s’améliorer dès la fin du concert. A la question de Steve qui souligne que les tournées provinciales des débuts d’un groupe sont aussi essentielles pour savoir si le groupe va tenir, si les gars vont pouvoir supporter de vivre ensemble si longtemps, Colin acquiesce et ajoute: “Thom a vraiment pris conscience qu’il devait protéger sa voix et pour lui c’était peut-être moins cool mais on a découvert plein de trucs à travers le pays, des disquaires, des librairies, et on continue à le faire, c’est super!” Il insiste sur l’expérience incontournable acquise durant ces tournées, rendues possibles par l’énergie des producteurs de ces petites salles qui font tourner les jeunes musiciens. Il ne suffit pas de faire clic sur Internet pour que les groupes jouent bien suggère-t-il.

Bien sûr, Lamacq le titille (c’est un grand fan de Radiohead) : “alors, c’est le break? Vous vous voyez?”

Colin le rassure: “ouais, ça arrive aussi qu’on ne se voie pas un petit moment mais là je viens de voir Nigel, j’ai vu en vitesse Thom ce matin, Jonny vendredi dernier, Phil est occupé avec son disque..Ouais, ça va très bien entre nous!” Mais il refusera de dire à Steve qui “va craquer le premier en téléphonant pour dire: “bon, on s’y remet?”…

 

Pendant ce temps-là, Daniel Ek, PDG de Spotify devenu millionnaire à la vitesse où un jeune musicien met sa gratte au clou pour survivre, c’est-à-dire en un rien de temps, condescend à jeter son mépris sur ceux qui le soupçonnent de se moquer pas mal de l’avenir de la musique: “Yorke se plaint de ne pas gagner assez avec des millions de streamings, c’est qu’il ne comprend pas la différence qu’il y a entre le streaming et le téléchargement sur iTunes. Il croit qu’il devrait gagner autant, alors qu’il ne sera jamais téléchargé autant de fois qu’il est streamé sur Spotify. Le rapport est équivalent.”

C’est sûr que Thom Yorke est sûrement moins bon en business méthode requin-je-râcle-le-sable-avec-mes-grandes-dents que Daniel Ek…mais la fortune de ce monsieur, elle vient d’où? C’est pas pour écouter les oeuvres complètes de Petula Clark qu’on se connecte à Spotify! Mais là où Thom a raison, c’est  qu’on est “addicted to comfort” et que ce monsieur Ek le sait bien: 24 millions de gogos lui repeignent sa piscine pendant qu’il enterre la musique vivante. Et il est bon de se souvenir qu’une soirée à l’Elysée Montmartre, à l’Olympia, au Café de la Danse, ça avait plus de gueule qu’une nuit passée à zapper toutes les nouveautés sur Spotify. Et retour à ce bon Colin.

 

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valerie

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