There There
Le sous titre de la chanson, « The Boney King Of Nowhere » nous donne des indications sur la source d’inspiration :
Thom : “That’s dedicated to Oliver Postgate, it’s an amazing animation
thing he did on Bagpuss. You see, the Boney King of Nowhere can’t sit
down. You see, he’s the king, right ? But he can’t find… he’s very
boney. He’s actually made out of drainpipe things, you know those
things, pipe cleaners. And he keeps sitting down on this stone throne
and it’s just too cold and it doesn’t feel comfortable. He’s this new
king, but he can’t get comfortable on his throne. And so eventually,
they find him this little cushion for him to sit on and I thought that
was very appropriate. I’d say it’s so obviously taken… it’s a homage to something like Tago
Mago or something by Can. It’s always been in that area for me, that
song.”
(XFM, printemps 2003)
Voici l’épisode en question :
Pourquoi cette inspiration enfantine ? Parce qu’en 2000, Thom a eu son premier enfant, avec qui il a regardé plein de chouettes vidéos… on retrouve la même source pour le clip de la chanson, d’ailleurs.
Dans la même citation, on apprend que la chanson est aussi un hommage aux chansons de l’album « Tago Mago » de Can :
le jeudi 10 février 2000
La chanson est jouée pour la première fois lors d’une webcast enregistrée à Oxford, mais pas en entier, puisqu’à la fin, le groupe s’emporte avec les instruments. Le titre est alors soit « There There », soit « Everything Back In Its place »
En 2003, le groupe expliquera au NME que cette version n’était pas terrible :
Thom : “Oh yeah. It was sort of alright, but… I guess the first half comes from around ‘Kid A’ time.
en 2002
Le groupe enregistre une première démo de la chanson fin 2001-début 2002.
On pourra l’entendre sur le Cd « 2+2=5 » paru en 2003. Elle est plus longue que la version album :
le lundi 22 juillet 2002
La chanson est jouée pour la première fois à Lisbonne. Les fans sont en émoi, Ed&Jonny aux percussions, c’est inédit !
Comme ici à Porto le 27 juillet :
Traditionnellement, c’est la chanson qui a ouvert tous les sets de juillet 2002 jusque mi-2003.
Colin expliquera plus tard ces deux batteurs additionnels :
New Zealand Herald, 1 juin 2003 :
en septembre 2002
Le groupe, fort des expérimentations live de l’été, part deux semaines en studio à Los Angeles (envie de glamour, de l’aveu de Thom… mais c’était tellement cher que deux semaines suffiront !) pour enregistrer du nouveau son.
Voici une note qu’il a griffonnée à cette époque « There There »
Thom a expliqué le mixage que lui a fait écouter Nigel Godrich à ce moment là l’a littéralement fait pleurer ! (On peut donc en déduire qu’en septembre, le travail sur There There est quasiment terminé).
Thom : « Oh ’There There’. Yeah, straight away. Not voluntary or anything. I’m not given to groin easily, but when I do I definitely go for it. I flew over back to the studio where we recorded, at Ocean Way, and just see Nigel when he was mixing and that was the first thing he played me and, I don’t know… you know, because it was quite scary, the idea of finishing the record. And when I heard that, I was like ‘Ok, I’m not scared, this is great’. »
Il dira presque mot pour mot la même chose dans le CD officiel d’interview en avril 2003. Mais on apprend aussi dans ses déclarations que le groupe avait presque failli abandonner la chanson :
I think that’s why I cried when I heard the mix, ’cause I was so shocked that it was there. You know, I thought we’d lost it or whatever. And it was really important to me and it was right there one day. And that sort of feeling can then sustain me for months, you know. I’m not bothered about anything else for months. Everything else I can just about cope. I think that’s why it’s the first single as well, really.”
Ed par contre lui, n’a pas pleuré à L.A… pour lui c’est un peu plus tard que la chanson sera aussi percutante qu’en live…
le samedi 26 octobre 2002
Thom joue une version acoustique solo de la chanson lors du Bridgeschool Benefit Concert
fin 2002
Le groupe est de retour dans son bon vieux studio de l’Oxfordshire, il faut encore travailler !
Le groupe aimerait bien avoir la puissance du live sur l’enregistrement studio, mais c’est compliqué à transcrire. La fin de la chanson est complétement revues à cet effet. Au lieu d’exploser à partie du milieu et de rester au même niveau d’énergie ensuite, le climax commence à se mettre en place à partie de « we are accidents waiting to happen ».
Toujours dans le Cd D’interview, Ed et Jonny confirme que c’est en Angleterre que la chanson est devenue puissante :
Ed : « Because we’d been used to it in live… you know, we played it live, and it was one of the ones, that really worked live. And it was augmented by Jonny and myself playing some drums on it. I think we all had images of sort of tribal sort of… and of course, as Jonny says, it doesn’t work necessarily in the studio, so it had to become something else. So you have to find out what it becomes. And it took us to get back to England and just approach it again. »
le lundi 17 mars 2003
Sortie du single « 2+2=5 » où figure la version démo de « There There »
le dimanche 30 mars 2003
Alors que la sortie de l’album n’est prévue que pour dans quelques semaines, des enregistrement pirate des chansons envahissent le net. On comprendra plus tard qu’il ne s’agit pas des chansons terminées, mais des mixs de février 2003. Or dans le cas de « There There », rien ne va changer entre février et la sortie de l’album.
le mardi 20 mai 2003
La chanson est lancée comme premier single de l’album « Hail To The Thief » quelque jour avant la sortie de ce dernier.
Sort donc un single avec trois chansons :
1.There There.
2.paperbag writer
3.where bluebirds fly
Voici ce que Thom répond le 10 mai 2003 au NME, qui trouve le single un peu court et pas très orthodoxe :
Thom : « I know, because everything else on the album is pretty much three and a half minutes. Oh shit ! »
le lundi 26 mai 2003
La chanson ouvre l’album « Hail To The Thief », sous le titre « The Boney King of Nowhere ».
en mai 2003
Toujours pour faire la promotion de l’album et de la chanson, un clip est tourné.
Réalisateur : Chris Hopewell / The Bolex Brothers.
Produit par : Sue Gent (Collision Films).
Radiohead s’est vu remettre le prix de « Best Art Direction in a video » aux Video Music Awards pour cette vidéo.
L’inspiration de celui-ci est la même que la chanson, la série pour enfants Bagpuss, dont Thom et son fils Noah sont fans :
Hail To The Thief release party :
Thom : « He was a little worried first time, cause I turn into a tree. And as a small child he can’t differentiate between reality and television. But it’s okay, everybody laughed it off and he understood, so that’s fine. And he understands I’m not a tree, because I come in at the mornings. »
Comme dans les clips précédents, la 3D est au rendez-vous : Le clip été filmé à une vitesse 1/3, ainsi quand il est joué en temps réel, l’effet est superbe… « there There » nous montre un monde fantastique un peu sinistre, un mélange de séquences tournées en extérieur dans les bois, de scènes en studio et d’animation 3D. Tout a été retravaillé avec l’aide du logiciel Combustion….
Thom déambule assez bizarrement dans une forêt un peu style ’comte de fée’… remplie de lapins et d’autres animaux assez hallucinants, bizarrement civilisée. Après avoir observé une repas de fête de mariage, Thom voit un manteau flotter au dessus des arbres… A peine met-il ce manteau, et la paire de bottes toutes brillantes qui allaient avec, qu’il est attaqué par des corbeaux…
Pendant sa fuite, des chaussures s’accrochent à des branches au sol, ses pieds deviennent des racines, et il se transforme en arbre…
Une ambiance à la Grimm apparemment souhaitée !
« Le thème donné initialement était le suivant : ’Bagpuss rencontre Svankmejer avec un éclairage digne des frères Grimm’. Déjà grand fan de Svankmejer, j’ai dû lire tous les comtes des frères Grimm en une soirée, puis je me suis rendu à bicyclette dans le bois le plus proche, dès le lendemain matin à l’aube. C’est là que m’est venue l’idée pour la vidéo. Je suis fan depuis longtemps du Museum Of Curiosity du Dr Potter, là où des animaux victoriens empaillés sont placés de manière à recréer des scènes étranges. J’ai pensé que quelque chose de similaire pourrait fonctionner avec la qualité onirique de cette chanson, pour renforcer la musique, et ayant le sentiment que Thom ne sait pas si ce qu’il décrit est réel ou pas. Nous avons eu la chance de pouvoir réunir très vite une équipe de gens formidables, motivés par ce projet au point de travailler 24 heures sur 24. Bien sûr, nous avons été aidés par le fait que Thom est un acteur étonnant qui n’a besoin que d’une ou deux prises. Globalement, nous avons apprécié le fait de pouvoir travailler en toute liberté artistique sans que la vision initiale du projet ait à en souffrir. »
et sur le site www.collisionfilms.com :
le samedi 7 juin 2003
Le single « There There » (Parlophone Parlophone CDR 6608) atteint cette semaine son meilleur classement des ventes avec la 4e place.
le mercredi 1er décembre 2004
le DVD « The Most Gigantic Lying Mouth of All Time », collage de plein de vidéos, dont la webcast de 2000, sort dans le commerce.
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