les membres du groupe et leur universnewspresse

Radio Ed

Le 9 Octobre dernier Matt Everett recevait Ed O’Brien dans son émission “The first time with…” sur la BBC 6.
Le principe de l’émission repose sur l’interview-confidence, où chaque invité se prête au jeu des “premières fois”. Chaque numéro est l’occasion de revenir sur les moments clef de la carrière de l’invité avec parfois quelques anecdotes sur son parcours.

Petit retour sur cet épisode écoutable en intégralité sur le site de la BBC6: First time with…
et aussi sur l’excellente chaine youtube de CmonTakeTheStairs qui regroupe un historique assez complet des archives des passages radiophoniques et télévisuels de Radiohead :
Radiohead archive

Ses premiers souvenirs musicaux

La maison O’Brien était bercée de musique et son père lui faisait chaque semaine un résumé du top 40 des charts anglais sur une cassette ; la famille suivait l’émission britannique « Top of the pops » et son premier disque “souvenir” était « Bridge over troubled water » de Simon and Garfunkel (1971).

Bridge over troubled water

Le premier disque acheté a été une compilation des Beatles « Beatles Rock and roll music n°1 »
Beatles and Rock and roll music n°1

Premier contact avec la guitare

Dans son entourage, personne ne jouait de la guitare électrique, et ni lui ni ses potes ne savaient comment se procurer une guitare électrique. Ses affinités et son rapport à la guitare s’est affirmé autour de l’aspect sonique ; il cite notamment le morceau de Police “walking on the moon” dont les accords, les voicings et les enchainements l’ont beaucoup impressionné

“what a sound, […] it pulls me in”

 

et autour de “l’attitude guitaristique” : il a été fortement impressionné par Paul Weller, (guitariste de “The jam”) à l’occasion d’une démo dans un magasin de musique. Sa Rickenbecker branchée dans un vox ac30 lui a longtemps servi de modèle.

“Paul Weller […] send me a powerful image”

 

Mais son influence majeure restera Johnny Marr des Smiths “a massive influence on me”
Le premier morceau des Smiths qui l’a marqué est “what difference does it make?” sur le premier album éponyme du groupe, où l’on retrouve également le deuxième single “This charming man”, où il avoue s’être difficilement frotté aux parties de guitares teintées de chorus, et autres accords de 7eme.


Il cite également The Edge et Will sergeant (echo and the bunnymen) pour leur jeu minimaliste, travaillé mais efficace.

La rencontre avec les autres membres du groupe

Phil
L’enigmatique, d’un an son ainé, il était déjà batteur dans le groupe le plus cool du lycée, “Django telegraph” qu’il l’a vu jouer dans le fameux pub d’Oxford le “Jericho tavern”, pub dans lequel il jouera avec eux (dans ce qui ne sera pas encore Radiohead).

Colin
La première rencontre avec Colin s’est faite grâce à un badge de New order qu’il portait sur son blouson.

Thom
Contact peu facile, un gars sur la défensive (“Thom was fightback”) limite agressif qui prenait le même bus que sa soeur Anna. D’ailleurs pour la petite anecdote, Thom était secrètement amoureux de sa sœur ; il avait lu sur un bureau inscrit cette épitaphe “Thom Yorke loves anna o brien“.

Jonny
De 4 ans son cadet, il a toujours été dans l’ombre de son frère, un gars qui a grandit d’un coup, et qui a toujours été plus grand que les autres de sa classe.

Premier groupe

On a Friday (le groupe répétait dans les salles du lycée le vendredi) le premier grand souvenir de l’aventure du groupe remonte à l’été 1986 chez Phil.
A l’aide d’un 4-pistes, une poignée de morceaux avaient été enregistrés, et les chansons contenaient de belles paroles (« lovely lyrics ») inspirées de leur quotidien et de la vie en général. « June week-end » ou « The fat girl » sonnaient comme les Smiths, et quelque chose de fort en était sorti. Cet épisode a été une révélation pour le groupe (« it was like an epiphany, this it »). Les études supérieures à l’Université, fortement empreintes d’art et de musique, n’ont fait que « retarder » le futur florissant du groupe, car tous étaient convaincus que c’était leur truc et qu’il y avait une somme de travail considérable à accomplir pour y parvenir.

La première fois où ils prennent conscience de leur potentiel

Sans dénigrer Pablo Honey, c’est l’époque du 2E album (et de son enregistrement long et épique, NDLR) qui va selon lui conditionner la suite et mener le groupe jusqu’aux sommets. « The Bends » est une réponse aux productions de l’époque de la « Brit pop », aux groupes d’un jour/album « One-day wonders ». Chaque chanson était envisagée comme un single potentiel et ils se sont efforcés de réaliser une bonne chanson à chaque enregistrement, quitte à travailler et retravailler ce qu’ils avaient fait. Les nombreux concerts de l’époque (près de 300 concerts entre 1993 et 1995, NDLR) ont été l’occasion de rencontrer et jouer avec plein de groupes dont Massive Attack :

« on voulait sonner comme Massive Attack [car] ils nous avaient mis une claque en concert, et réciproquement, eux aussi voulaient nous rencontrer car eux aussi avaient kiffé notre job »

Ok computer aura 20 ans en 2017

L’interview a également été l’occasion de revenir un peu sur la carrière du groupe et notamment sur la période d’OK Computer. Une période « excitante, riche et magique » selon lui, où « tout ce que tu vas faire va sonner » (Ils ont été capables de boucler en 3 jours l’enregistrement de Climbing up the walls et Let down dans des conditions « live »).
Forts du travail, des concerts et de l’enregistrement de « The Bends » (qui leur a permis de faire plusieurs fois le tour des Etats Unis), l’enregistrement a commencé « sur la route et à l’occasion de temps morts entre les concerts ». C’est « No surprises » qui a été le premier morceau enregistré pour l’album et ce sera l’occasion pour eux (et Nigel Godrich NDLR) d’expérimenter et d’investir dans du matériel d’enregistrement nomade pour ne plus être dépendants des contraintes d’un studio et de s’adapter à un environnement et à leur créativité.

Le fait d’avoir fait 14 concerts en 1ere partie d’Alanis Morissette aux USA a aussi été déterminant pour l’album. Ils ont pu tester « live » ce qui n’étaient que des maquettes à l’époque : 18 morceaux qu’ils pouvaient articuler autour de Creep de façon à pouvoir tester ce qui marcherait ou ne marcherait pas, tant ils maitrisaient leur sujet. Pour l’anecdote, il parle d’une version expérimentale de 12 minutes de « Paranoid Android » avec un final d’orgue Hammond de Jonny (relisez les notes sur l’enregistrement de l’album sur le site http://www.radiohead.fr/ok-computer/).

 

Take it easy my brother Ed

Première connexion de Ed avec le Brésil et la musique brésilienne remonte à la période post tournée OK Computer, en 1998, où le moral n’est pas spécialement au beau fixe.

Malgré le fait d’avoir vécu une période faste et révolutionnaire pour lui et le groupe avec son nouveau statut de groupe « incontournable du moment ». Une ballade « stupéfiante » avec une compilation de musique « bossa » dans les oreilles seront pour lui une révélation : une sorte de connexion avec lui-même, et son état d’esprit empreint à ce moment là d’une douce mélancolie.

A l’image du « Saudade » sud-américain, un spleen que l’on exorcise avec de la musique mélodique et joyeuse, comme le “tube” Bossa de Jorge Ben Jor « Take It Easy My Brother Charles »

Ed le brésilien

A la fin de la tournée TKOL de 2012, Ed souhaite faire un break pour vivre une aventure avec sa famille :

« After the last load of touring, King Of Limbs, […] I said to the guys, in five years time, me and my wife are gonna go and live in Brazil for a year. […] this is something we have to do. »

« Après les dernières dates de la tournée TKOL […] j’ai dit aux autres que dans les 5 ans, j’aimerai aller vivre avec ma femme un an au Brésil. […] c’est quelque chose que nous devons réaliser. »

« Don’t feel you can’t make a record. Make a record without me, if I can come in later on whatever… and I was really aware that I’d had so many adventures with this band; I wanted to have an adventure with my family. »

«ne vous limitez pas, faites un album sans moi,  je pourrais rattraper mon retard de toute façon… j’avais déjà vécu plein de choses avec le groupe, je voulais maintenant vivre une aventure avec ma famille»

C’est donc avec femme et enfants qu’il migre dans la campagne brésilienne dans une ferme, où son quotidien est consacré à sa famille et à la musique. L’âme bucolique, il s’isole dans une hutte au bord d’un lac et il se consacre chaque jour à la composition :

« And I would go each day, walk up the hill to this beautiful little hut next to this lake, and I started writing. »

Ed solo

Même si cette production lui semble quelque peu dérisoire (« I’m not feeling this, this is rubbish! »), l’idée de combiner ce travail avec les rythmiques brésiliennes refait surface à l’occasion du dernier carnaval de Rio au sambadrome, où il considère y avoir vécu la plus grande expérience musicale de sa vie :

« It was the greatest thing I’ve ever, ever, ever experienced in terms of music. »

En tout cas, cette expérience l’a re-boosté pour faire un album « entièrement Ed O brien avec une Lespaul » à priori d’ici l’année prochaine :

« attempted to do something like a full solo album – you know, stand there on the mountaintop with the hair going and the Les Paul and create a whole Ed O’Brien. I haven’t up until two years ago but I am going to now. I’m gonna do one next year. »

Et ça fait quoi d’avoir presque 50 piges et d’être dans Radiohead ?

Ed semble plus que jamais heureux de son sort. Il s’estime chanceux et fier de ce qu’il a fait avec les 5 autres, et d’avoir partagé d’excellents moments avec eux. Tant que la magie opère, ils profitent tous du moment présent : ils aiment toujours autant jouer ensemble, en tournée comme en répète, et cela ne semble pas prêt de s’arrêter.

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