discographie

OK Computer (album)

[button icon=’iconic-cd’]Présentation[/button]

OK Computer est le troisième album du groupe de rock alternatif britannique Radiohead. Sorti le 16 juin 1997 au Royaume-Uni et le 1er juillet aux États-Unis, il a été enregistré dans un manoir à Bath, ainsi que dans l’Oxfordshire.

D’une texture très progressive et nouvelle à la fois pour le groupe et pour l’époque, cet album rencontrera un succès critique et commercial intense, propulsé en têtes des charts anglais et américains dès sa sortie, et multicertifié « platine » dans le monde. Bien qu’il ne soit pas reconnu par le groupe comme un album concept, il traite essentiellement des aspects négatifs de la société moderne, tels que le malaise social, le consumérisme ou encore la stagnation politique.

Du fait de sa grande popularité, OK Computer est aujourd’hui encore cité comme un de ces albums qui auront marqué les années 1990, à une époque de « renouveau musical », où de nombreux mouvements voyaient le jour (la Britpop avec Blur et Oasis, le Trip hop avec Massive Attack, Portishead, etc…).

L’album a été sélectionné pour être préservé à la bibliothèque du Congrès de Washington pour son apport à la culture mondiale. Décrit comme une « mise en garde pour l’ère numérique » par les responsables des sélections dans un communiqué, OK Computer est l’album le plus emblématique de Radiohead et l’une des œuvres majeures des années 1990.

[button icon=’iconic-cd’] Genèse [/button]
Pendant la tournée de promotion de The Bends, Brian Eno demande au groupe de contribuer à l’album Help, en faveur de War Child. L’enregistrement de tous les singles était prévu le 4 septembre 1995, et l’album devait sortir dans la foulée la semaine suivante. Radiohead accepte, et va enregistrer une nouvelle chanson en 5 heures, “Lucky” sous la conduite de leur ingénieur du son Nigel Godrich, qui avait auparavant déjà assisté leur producteur John Leckie pour l’enregistrement de The Bends, et produit quelques B-sides.

Le courant passe bien lors de cette session productive :

[quote cite=’Interview de Nigel Godrich par Andrea Robin, The Mix, août 1997′]Those things are the most inspiring, when you do stuff really fast and there’s nothing to lose. We left feeling fairly euphoric. So after establishing a bit of a rapport work-wise, I was sort of hoping I would be involved with the next album.

source : http://www.nigelgodrich.com/press3.htm[/quote]

“Lucky” est la chanson la plus remarquée de l’album Help, qui se classe seulement 51ème des charts anglais, car BBC1 a décidé de ne pas la passer… Thom en est mortifié, il a le sentiment d’avoir là trouvé le nouveau son et la nouvelle ambiance de Radiohead :

[quote cite=’Exit Music: The Radiohead Story, Mac Randall, page 161′]’Lucky’ was indicative of what we wanted to do. It was like the first mark on the wall.[/quote]

La tournée The Bends est stressante, et le groupe fait une pause en janvier 1996.

[quote cite=’Phil Selway, article “Radiohead’s OK Computer confounds expectations”, Ottawa Sun, de Paul Cantin, 19 Octobre 1997)’]There was an awful lot of soul searching [on The Bends]. To do that again on another album would be excruciatingly boring.[/quote]

[quote cite=’Thom Yorke, article “Boom! Shake the Gloom!” d’Andy Richardson dans le NME, 9 décembre 95′]The big thing for me is that we could really fall back on just doing another miserable, morbid and negative record lyrically, but I don’t really want to, at all. And I’m deliberately just writing down all the positive things that I hear or see. I’m not able to put them into music yet and I don’t want to just force it.[/quote]

Le succès du second opus de Radiohead, The Bends (1995), conforta le groupe dans l’idée d’auto-produire l’album qui suivrait. Parlophone octroie un budget de £100,000 budget, et une deadline libre :

[quote cite=’Jonny Greenwood, article “Radiohead—Getting More Respect” d’Arian Glover dans le Circus, 1 aôut 1998′]the only concept that we had for this album was that we wanted to record it away from the city and that we wanted to record it ourselves.[/quote]

[quote cite=’Ed O’Brien, Q, janvier 2003′]You’ll sell six or seven million if you bring out The Bends Pt 2,’ and we’re like, we’ll kick against that and do the opposite.[/quote]

Une poignée de producteurs (dont Scott Litt (R.E.M., Incubus)) a été mise en attente, mais c’est véritablement Nigel Godrich qui mène les sessions d’enregistrement : c’est à lui qu’ils demandent des conseils sur l’équipement à utiliser. L’homme leur conseille d’ailleurs de s’acheter leur propre matériel, notamment un système de réverbération à plaque (Plate) racheté au chanteur Jona Lewie (on lit ce détail dans l’article ), “Thom Yorke tells Jim Irvin how OK Computer was done” de Mojo, en juillet 1997)

Petit à petit, Nigel devient co-producteur du groupe.

[button icon=’iconic-cd’] Enregistrement [/button]

Dès la fin de la tournée de The Bends, le groupe se remit sur le chemin des studios, dans un hangar de Didcot (Oxfordshire) aménagé pour l’occasion, le « Canned Applause Studio ». Greenwood s’expliqua sur le choix de cet endroit, plutôt atypique pour la réalisation d’un album :

[quote cite=’Jonny Greenwood, article “Radiohead—Getting More Respect” d’Arian Glover dans le Circus, 1 aôut 1998′]C’était une sorte de “studio portatif” que nous pouvions transporter n’importe où, et ainsi capter tous ces “environnements” pour les réintégrer en studio. Nous avons enregistré près d’1/3 de l’album dans cet espace de répétition. On devait pisser dans les coins car il n’y avait pas de toilettes, et pas plus d’eau courante. C’était en plein milieu de la campagne ; on devait rouler jusqu’à la ville pour trouver à manger[/quote]

Pour éviter les tensions qui avaient animé les enregistrements de The Bends, EMI décida de ne pas imposer une limite de délai pour cet album. Cependant, il apparut bien vite de nombreux désaccords au sein de la formation, surtout dus au choix du lieu de répétition. Alors que Yorke, la « voix forte », attribuait surtout le problème à la proximité de l’endroit avec les demeures des autres membres, le guitariste Jonny Greenwood se plaignait du manque de nourriture et de l’insalubrité des sanitaires.

Phil Selway lui trouve qu’autoproduire le futur album n’est pas un bon choix :
[quote cite=’Phil Selway, article “Radiohead: Ignore the Hype” de Bruce Folkerth dans Flagpole, 13 août 1997′][We’re] jumping from song to song, and when we started to run out of ideas, we’d move on to a new song … the stupid thing was that we were nearly finished when we’d move on, because so much work had gone into them.[/quote]

Chacun des membres a un rôle équitable dans la production, même si Thom a une voix plus forte, selon Ed :
[quote cite=’Ed O’Brien, article “Radiohead: Ignore the Hype” de Bruce Folkerth dans Flagpole, 13 août 1997′]We give each other an awful lot of space to develop our parts, but at the same time we are all very critical about what the other person is doing.[/quote]

Nigel Godrich est officiellement collaborateur, manager outsider

[quote cite=’Nigel Godrich, article “Karma Policeman” de Nick Paton Walsh dans London Student (University of London Union), novembre 1997′]Radiohead “need to have another person outside their unit, especially when they’re all playing together, to say when the take goes well. … I take up slack when people aren’t taking responsibility—the term producing a record means taking responsibility for the record. … It’s my job to ensure that they get the ideas across.[/quote]

En réalité, cette session fait de lui un sixième membre non-officiel du groupe.

Les compositions avancèrent correctement, et le départ du “Canned Applause Studio” se signa alors que quatre titres étaient déjà écrits (Electioneering, Subterranean Homesick Alien, No Surprises et The Tourist ; ainsi que Lucky, une chanson déjà parue sur l’album de charité The Help Album, en 1995).

Mi-1996, le label proposa au groupe de faire une pause et de participer aux openings de la chanteuse Alanis Morissette sur une tournée de 13 jours, durant laquelle plusieurs ébauches de Ok Computer furent interprétées. Ainsi, la maquette du futur single Paranoid Android, au départ longue de près d’1/4 d’heure et comportant de longs solos d’orgue, évolua petit à petit en une version bien plus courte et beaucoup plus proche de celle de l’album. C’est durant cette mini-tournée que le réalisateur Baz Luhrmann approche le groupe pour lui demander de contribuer à la bande originale de son prochain film : Romeo+Juliet. Il montre 30 minutes du film au groupe.

[quote cite=’Thom Yorke, article “Radiohead: The Album, Song by Song, of the Year” dans HUMO, juillet 1997′]When we saw the scene in which Claire Danes holds the Colt .45 against her head, we started working on the song immediately.[/quote].

“Exit Music (For a Film)” sera écrite et enregistrée peu de temps après. La chanson est utilisée à la fin du film, et ne figure pas sur l’albu de bande originale, à la demande de Radiohead. Thom Yorke a déclaré par la suite qu’elle leur a montré la direction à prendre pour la suite de l’album.

[quote cite='”Thom Yorke tells Jim Irvin how OK Computer was done” de Mojo, en juillet 1997′](it) was the first performance we’d ever recorded where every note of it made my head spin—something I was proud of, something I could turn up really, really loud and not wince at any moment.[/quote].

Le retour aux sessions d’enregistrement se fit en septembre 1996 à St Catherine’s Court, célèbre manoir de la ville de Bath et propriété de l’actrice Jane Seymour.

L’ambiance particulière de cette vaste demeure coupée du monde extérieur permit au groupe d’étoffer leur son en jouant sur l’acoustique de l’endroit par exemple (les parties vocales de Exit Music (For a Film) furent ainsi enregistrées dans une cage d’escalier en pierre, pour profiter de l’écho naturel; de même, Let Down sera pris à 3h du matin dans une salle de danse) mais aussi en disposant de plus de temps libre pour se consacrer pleinement à la musique :

« La plus grosse pression était de finaliser [les enregistrements], expliquera plus tard le guitariste Ed O’Brien au magazine Select, lors d’une interview de décembre 1996. Nous n’avions aucun délai imposé et donc tout notre temps pour faire ce que nous voulions. Nous retardions donc la chose, car nous étions un peu inquiets de mettre un terme à tout ça ».

La fin des enregistrements fut marquée par une satisfaction globale de la part du personnel ; Yorke expliquant plus tard que :

[quote cite='”Thom Yorke, article « British Pop Aesthetes » dans Guitar Player par Aizin Vaziri en octobre 1997′]Dans une grande maison de campagne, on n’a pas ce problème de mixage stérile des années ’80 … il n’y avait pas ce désir de stabilité parfaite et que chaque instrument soit enregistré séparément ». De son côté, O’Brien apprécia également le fait que la majorité des morceaux furent enregistrés en live, ajoutant « [qu’il détestait] faire des overdubs, car le rendu n’est pas naturel. Il y a quelque chose de plus quand on joue en live ; juste en se regardant jouer et se dire qu’il y a d’autres gars avec qui tu partages ça[/quote].

En octobre, le groupe retourna au « Canned Applause Studio » pour quelques répétitions, avant de finir les enregistrements au manoir. À Noël 1996, l’album fut réduit à 14 pistes.

Les parties « cordes » furent enregistrées aux studios d’Abbey Road en janvier 1997, à Londres, et le mixage final de l’album fut réalisé dans divers établissements de la capitale.

Nigel Godrich privilégia un mixage rapide :

[quote cite=’Interview de Nigel Godrich par Andrea Robin, The Mix, août 1997′]I feel like I get too into it. I start fiddling with things and I fuck it up … I generally take about half a day to do a mix. If it’s any longer than that, you lose it. The hardest thing is trying to stay fresh, to stay objective.[/quote].

[button icon=’iconic-cd’] Sortie [/button]
date de sortie : 21 mai 1997 au Japon
13 juin 1997 en France, Nouvelle Zélande et Australie
16 juin 1997 en Angleterre
17 juin 1997 au Canada
1er juin 1997 aux Etats-Unis

Thom y chante son aversion des nouvelles valeurs contemporaines, et de ce monde qui lui fait de plus en plus pensé à celui décrit par Georges Orwell dans 1984. Thom décrit d’ailleurs OK Computer comme le témoignage d’une caméra de surveillance qui pointerait à chaque fois l’objectif sur un nouveau personnage.

* La pochette de l’album a été créée par Stanley Donwood, contenant images et textes (certains en espéranto).

*La piste numéro 7, Fitter Happier, est chantée par une voix artificielle, créée par le logiciel MacinTalk Pro spoken text sur un Power Macintosh d’Apple.

*Au dos de la pochette on peut lire cette suite de chiffres : 18576397. Cela signifie que le mixage de l’album s’est terminé le 6 mars 1997 à 18h57.

*No Surprises (la piste 10) fait partie de la bande originale du film L’Auberge espagnole.

*Ok Computer a fait l’objet en 2006 d’une reprise intégrale en reggae sous le titre Radiodread par les Easy Star All-Stars, qui en avaient précédemment fait de même avec The Dark Side of the Moon de Pink Floyd

* quelques commentaires des membres du groupe :

Ed : It would’ve made more sense had we brought another record out between this one and the last one. If you paid close attention, the b-sides, like Lucky and Talk Show Host have documented that passage.

Colin : If you thought there were no singles on The Bends, you should hear this one !

Thom : Personally, I had the sound in my head, the sound of big glass shipping metals. The sound of all that is metal, chrome and white. (Meeting People Is Easy)

Phil : When we first delivered the album to Capitol, their first reaction was, more or less, ’Commercial suicide’. They weren’t really into it. At that point, we got The Fear. How is this going to be received ?

Thom : I spent a lot of time trying not to do voices like mine. The voices on Karma Police, Paranoid Android and Climbing up the Walls are all different personas. I think Lucky, the lyric and the way it’s sung, is really positive, really exciting. No Surprises is someone who’s trying hard to keep it together but can’t. Electioneering is a preacher ranting in front of a bank of microphones.

 

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